3ème et dernière partieje l'ai mis là, parce que le bouton "éditer" n'apparaît plus sur mon post... Ses craintes se confirmèrent lorsque des adolescentes se mirent à entourer le groupe pendant l’installation du matériel, en demandant s’"il" était déjà là, et rapide présentation de Jared ne fit qu’accroître son appréhension. Mais quelque chose changea lorsque les deux hommes eurent l’occasion de se parler.
« L’attitude de Jared a immédiatement changé lorsqu’il a réalisé que je n’étais pas venu le frapper », poursuit Matranga, « On a un peu discuté de sa drôle de situation, du fait que sa passion pour la comédie s’était éteinte, et qu’il était beaucoup plus passionné par l’idée de faire partie du groupe. Je crois bien que j’ai souri en lui disant : "Fais attention à ce que tu désires", ou quelque chose dans le genre, et puis il est retourné ranger son matériel. Il avait vraiment l’air content d’être là, à faire ces trucs tout sauf romantiques qui font partie des choses qu’on fait quand on est dans un groupe, mais qui sont [en fait] tout ce qu’il y a de plus romantique. J’ai eu de plus en plus de respect pour lui [en voyant que les membres du groupe restaient ensemble. Je n’ai jamais vraiment écouté [leur musique], mais le simple fait que [Jared] ait continué [sur cette voie] est louable, il y a tellement d’autres voies plus simples qu’il aurait pu emprunter. »
Au début, les membres du groupe formaient un convoi avec leurs voitures pour se rendre à leurs concerts, ils en prenaient la tête et lisaient les cartes à tour de rôle, et se parquaient dans les stations d’essence pour faire le plein et changer l’ordre des voitures. Mais ce n’était pas simplement pour se déplacer d’un concert à l’autre en Californie, ils firent ainsi des tournées américaines entières. Cela faisait partie de l’aventure : trouver la romance dans les aspects les moins romantiques de la vie en tournée. Mais un immense progrès se fit ressentir lorsque les membres du groupe purent s’offrir un camping-car dans lequel ils pourraient voyager ensemble. Le moral était au plus haut, tout comme le toit du bus qui était dont la taille était relativement réduite ; leur joie fut donc de courte durée. « En fait, on a dû finir par se débarrasser de ce camping-car », avoue Jared. « Le vent a failli le renverser pendant qu’on roulait en Arizona. [Le van] était trop haut, et le vent soufflait si fort qu’on ne pouvait plus rouler. Mais avant ça, il a déjà été renversé quelques fois. » Il s’est fait renverser ? « Ouais. » Avec vous tous dedans ? « Non, continue Shannon », « Mais c’était comme faire de la voile contre le vent dans le van, il fallait s’y allonger pour garder les roues au sol. »
Difficile d’imaginer une scène pareille, alors que [notre journaliste [de Rock Sound]] est assis en compagnie des deux frères dans le salon à l’étage de leur tour bus immaculé. Dans le couloir traînent quelques achats de dernière minute, un(e) styliste
[excusez-moi, mais j’ai bien lu ? ] venu(e) pour shooting précédent patiente avant de pouvoir couper les cheveux de Jared
[aha, tout s’explique ! Virez-le (la) !] tandis qu’un manager de tournée et une importante équipe technique s’occupent du reste, avant que le groupe ne joue à guichets fermés devant des milliers de personnes. Mais cela est arrivé tout simplement parce qu’ils ont signé leur contrat sans aucun représentant légal valable, en choisissant de lire et mener eux-mêmes les négociations du contrat. Beaucoup de choses se sont produites, mais le groupe a toujours survécu.
Le groupe a beaucoup [lutté pour] survivre, et le retard de la sortie de leur premier album n’était pas des moindres. « Notre premier album était supposé sortir en 2001, mais c’est là que le 11 septembre est arrivé, et tout a changé » , se rappelle sombrement Jared, « C’était une immense tragédie, et tout le monde [se] surveillait en attendant, et en essayant de déterminer ce qui leur semblait approprié. Le titre de notre album, [à l’origine] "Welcome To The Universe", ainsi que la couverture ont été changés pour cette raison, parce que c’était l’image d’un ??? militaire, une belle image de quelque chose d’incroyablement violent. C’était quelque chose qui ne conviendrait à dans un contexte d’après-11 septembre. Tout cela a retardé la sortie de l’album de dix mois. »
L’album sortit finalement, et les morceaux épiques de 13 minutes s’étaient transformés en expérimentations de 6 minutes de rock spatial, inspirées par Bjork et Radiohead, et qui ressemblaient suffisamment à [celles] de groupes de nu metal populaires de l’époque, pour permettre au groupe de partir en tournée et de gagner en cote. Pendant la majeure partie de cette période, 30STM n’accorda pas d’interview, mais se construisait une audience basée sur les concerts, lesquels ne cessaient de s’améliorer. « Nous avons utilisé une approche semblable à celle d’un groupe comme Tool, et avons laissé la musique s’exprimer par elle-même.
[ah ouais... ce ne serait pas par hasard une façon de dire "on a laissé le public chanter à ma place quand j’oubliais les paroles." ?] Nous savions à quel point ce serait difficile de changer la perception (ou le point de vue) [des gens], alors nous ne nous en sommes pas trop préoccupé pendant un moment. On savait qu’on avait quelque chose qui nous enthousiasmait, quelque chose qui enthousiasmait nos amis et nos familles, alors on a juste attendu que ça marche sur les gens qu’on ne connaissait pas. »
Ils continuèrent donc à faire des tournées, et à distiller leurs influences en sonorités ayant la dimension, la portée et l’impact qu’ils recherchaient. Ils sortirent un nouvel album, à la surprise de nombre de gens qui pensaient que ce groupe n’était qu’un projet mû par l’orgueil de l’acteur, qui reviendrait ensuite à sa carrière principale, à son "vrai" métier. Le groupe se confronta ensuite à la presse, d’abord en Amérique, et finalement outre-mer.
Ils firent plus de tournées, et devant de plus en plus de spectateurs. Ils vendirent plus d’un million d’albums. Ils y parvinrent. Plus d’une dizaine d’années après des auditions décevantes, après avoir convoyé à travers les Etats-Unis pour se rendre à des concerts, à ce concert privé tout à fait désastreux, 30STM revendique un certain mérite en tant que groupe de rock qui a réussi. Mais comment ? « Le sacrifice », répond brusquement Jared. « C’est tellement important, et c’est la raison pour laquelle nous en sommes arrivés là. »
Il était presque impossible pour un groupe comme 30STM d’y arriver, mais ils y sont parvenus. Que vous les adoriez ou les détestiez, ils est quasiment impossible de nier leur succès.